De la performance…

A l’instar de l’autonomie, la performance n’est pas un état : je/mon projet/mon entreprise ne suis/n’est pas pas performant ou non performant dans l’absolu. C’est une dynamique qui se raconte dans le temps à travers l’évolution perçue d’une situation initiale. D’ailleurs difficile de décrire ce que c’est sans introduire en même temps la notion de son évaluation (évolution perçue comme positive ou comme négative) ; les 2 étant souvent mêlées inextricablement et ayant pour effet de réduire la performance à l’atteinte d’un objectif, la ramenant dans le même temps à sa condition simplificatrice d’état…

On peut même dire que notre culture ancestrale du contrôle et de l’optimisation nous a conduit à développer une logique mécaniste de la performance avec pour effet de l’associer à d’autres qualicatifs / notions comme l’efficacité et l’efficience : je cherche à atteindre l’objectif sans perdre de temps avec le moins de moyens possibles.

Nous y voilà : c’est une notion complexe ! Et de fait, une vision plus organique de la performance nous amène à prendre en compte des paradoxes inhérents à la complexité :

  • Par exemple, difficile de résoudre un problème rencontré sur le chemin – ce qui me permettrait peut être de ne pas dégrader voire d’augmenter ma performance – sans créer d’autres problèmes (damned, que va devenir la performance ?)
  • Difficile aussi d’éviter ce que l’on nomme souvent l’effet rebond : gagner en efficience a généralement pour effet une dégradation de l’efficacité globale ; et réciproquement, si on focalise sur l’efficacité, on a tendance à augmenter les moyens…
  • Et que dire des fluctuations de notre monde chaotique qui rend toute prédiction quasi obsolète…

Parler de la performance, c’est parler du vivant de l’entreprise : c’est une construction qui prend sa place dans un partage des représentations de chacun et dans une projection de ce que pourrait être un désir commun qui envoie la dopamine nécessaire à la mobilisation de chacun.

Par Christine BUORS